
Après la liquidation de Vencorex, excepté la reprise très partielle de 50 emplois par le groupe chinois Wanhua BorsodChem, nous avons craint que la plateforme chimique du Pont-de-Claix serait vouée à l’abandon. Mais le 7 juin un nouveau projet a été présenté, baptisé Exalia, qui propose de réindustrialiser le site autour d’une chimie décarbonée, avec une reprise de la production en 2027.
Ce projet prévoirait de relancer la production de chlore, soude, hydrogène et de sel ultra-purifié à partir du sel de la mine de Hauterives. À court terme, la production tournerait à 60 % de sa capacité, avec un modèle économique centré sur la vente de chlore et de soude, en attendant l’arrivée d’autres projets industriels consommateurs de ces produits.
Exalia prévoit plus de 60 millions d’euros d’investissement en deux ans pour moderniser les installations, sécuriser l’approvisionnement en sel et développer la production. La mise en service est prévue pour septembre 2027.
L’impact social serait important, 250 emplois directs et indirects seront recréés à court terme, plus de 1 000 à horizon 2030. Le projet éviterait aussi la fermeture de la mine de sel, la perte de savoir-faire, et les lourdes conséquences environnementales d’un abandon du site.
Le projet est soutenu par le président de la métropole, Christophe Ferrari qui a déclaré : » Ce projet de reprise élaboré par des industriels locaux, les communes du territoire et les syndicats est ambitieux. La métropole de Grenoble est prête à le soutenir financièrement et nous attendons désormais une réponse rapide de l’État ».
Les porteurs du projet ont fait une offre de reprise ferme auprès du tribunal de commerce de Lyon. Il faudra l’accord de l’État pour racheter la mine de sel de Hauterives, et que le liquidateur judicaire de Vencorex cède les actifs industriels restant à la jeune société Exalia qui aura besoin de 60 millions d’euros (un tiers venu d’entrepreneurs, un tiers d’emprunts et un tiers de subventions). Espérons que ce projet soit enfin considéré par le gouvernement, le tribunal et que les promesses d’investisseurs privés se concrétisent. Il serait fâcheux que ce projet ne soit qu’une illusion. Nous allons entrer dans la campagne des élections municipales et métropolitaine, il ne serait pas sain que ce soit utilisé pour alimenter une pré-campagne politique.
Voir le président de la métropole se féliciter d’un projet monté avec les syndicats de salariés montre l’intérêt de disposer de syndicats actifs localement. Tant mieux s’il en est convaincu ! Mais cela interroge d’autant plus sur la décision qu’il a prise récemment de couper toute subvention au fonctionnement de la Bourse du Travail départementale qui loge justement ces syndicats et leur permet de fonctionner concrètement…